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LOTIBMEN Loti B

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Date de création : 06.01.2021
Dernière mise à jour : 14.01.2021
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MAUENBÉ

Publié le 14/01/2021 à 22:44 par lotibmen Tags : LOTIBMEN Loti B
MAUENBÉ (partie 1 ) En ces temps de contes de Noël,   voilà un conte Africain tiré de la réalité  (écrit à la hâte) : celui de l'enfant, MAUENBÉ. Mauenbé est né dans une maison remplie d'enfants et de mamans, sans la sienne. C'est certainement par amour et surtout par orgueil, que  son père l'a arraché trop tôt des bras de sa mère,  alors que Mauendé commençait à peine de boire le lait maternel. Pour se défendre, c'est donc au berceau, que Mauenbé apprit à utiliser la force et non les pleurs, pour arme. Ses bêtises, comme souvent tous les enfants de son âge, étaient incalculables, en plus d'être un enfant récalcitrant et têtu.  S'il ne reconnaissait pas ses fautes,  il piquait des colères hors normes, quand il était accusé à tort. C'est ce qui arriva ce jour d'hivernage quand son père fût obligé de le ligoter pour lui donner une correction qu'il n'effacera pas si tôt de sa mémoire .  Malgré la stature de géant du père et sa force surnaturelle, il a fallu ligoter Mauendé, car ce dernier,  espiègle et doté de la même force surnaturelle, pourrait immanquablement s'échapper en présence de la famille toujours hébétée. Les coups encaissés sans une larme de Mauendé,  doublait la rage du père et ses coups. Et le fils retenait ses larmes,  car il était impossible pour lui de s'avouer vaincu. C'était un combat de rage et d'obstination que seule la douce voix d'une sœur du papa, pouvait arrêter. "Oh Benjamin de ma mère, sabu Allah, ne tue pas cet enfant qui te ressemble tant. Il est ta copie dans tous les sens !" Délivré ce jour là,  par sa tante qui s'était interposée, Mauendé  défiguré par les coups, le cœur empli de rage et de rancune,  partit de la maison en proférant des menaces à l'endroit de ses demi-frères, demi-soeurs et des mamans. Pour mieux se cacher, il courut vers un des derniers endroits sauvages de la ville, où ses copains et lui s'étaient construits une petite cabane secrète. Il faisait nuit. Dès que Mauendé toucha le sol, son corps meurtri terrassé par l'épuisement, ne laissa pas son esprit concocter sa vengeance.  Le sommeil s'accapara de lui, et il tomba dans les bras de Nélew, ou Morphée, si vous préférez. Le lendemain quand il ouvrit les yeux, il était tard. Le soleil, dans sa marche journalière, avait atteint au niveau de nos têtes. Sauf que Mauendé crut être dans un mauvais rêve, quand il remarqua les visages pétrifiés de ses copains qui  l'entouraient. Ces derniers étaient si tétanisés que leurs yeux se sont exprimés à la place de leur langue. En effet,  une créature s'était allongée à côté de Mauenbé, la tête posée tendrement sur son épaule. En une fraction de seconde, le corps, le cerveau, tous les cinq sens  de Mauendé furent totalement paralysés;  car il venait de réaliser que l'extraordinaire créature, dans sa robe tachetée et luisante, était en fait, un énorme boa des eaux. MAUENBE (Partie 2) ** Un des garçons tenta par un jet dr pierres de faire fuir le boa.  Non seulement le serpent évitait les coups, mais parvenait à les détourner, comme pour protéger Mauenbé. Un vieil homme conseilla aux enfants d'arrêter de jeter les pierres.  D'un ton méfiant,  il  expliqua que Mauenbé doit être un enfant sorcier, et le boa,  son totem. Mauenbé ne les entendait pas, mais sentit un liquide chaud mouiller ses cuisses pendant que le boa se dégageait. La peur ne l'avait fait ni crier, ni bouger, mais l'avait fait pisser dans son pantalon. Après quelques ondulations, le serpent rejoignit  par un sentier  mystérieux, des broussailles au pied d'un manguier chargé de fruits. Mauenbé se redressa aussitôt et lâcha un cri trop longtemps étouffé. Un de ses camarades osa : "Enfant sorcier !" Mauenbé fit comme s'il ne l'avait  pas entendu. Son visage se durcit alors. Il  partit se saisir  d'un bâton aussi long et épais que le boa,  et  le planqua dans un buisson. Dès lors ses camarades devinaient que le bâton n'était pas destiné au  boa,   mais réservé pour les membres de sa famille. Ceux qui l'avaient accusé d'une faute qu'il n'avait pas commise, et qui a  entraîné  la bastonnade que son père l'avait  infligée. "Chez Mauenbé,  la vengeance est un plat qui se mange à toutes les températures. "  dit un de ses camarades. Sa famille le savait. Dès le prochain voyage du père, Mauenbé ira déterrer son gourdin de combat. Pour l'instant, ses camarades et lui doivent se rendre chez le protecteur de Mauenbe, "Monsieur le Blanc". Quand plus tard, ils racontèrent l'histoire du boa, une maman voyante s'exclama : "Maudit enfant béni ! Une maman boa a protégé cet enfant que les mamans de sa famille ne cessent de maudire !" "Maudit Enfant  Béni" d'où son surnom,  Mau en bé. (A suivre